Fabrice Dubertrand, éleveur à Lafitole près de Maubourguet, a participé pour la première fois au Salon International de l’Agriculture avec ses deux bœufs, Quercus et Romarin. Il se dit encore ému par cette expérience : « Ce qui nous arrive, c’est incroyable… Et mes deux bœufs ont une histoire unique. »
L’éleveur du canton du Val d’Adour-Rustan-Madiranais, dans les Hautes-Pyrénées, est fier de mettre en avant la race bovine Lourdaise : « Nous représentons la race bovine Lourdaise, une des plus menacées en France. Participer à sa promotion et à son développement ici est une opportunité exceptionnelle. »
La Lourdaise, une race d’exception à protéger
Avec sa robe claire allant du froment au blanc-porcelaine et ses cornes en lyre, la Lourdaise se distingue par son élégance. Sa réputation de docilité et de convivialité est appréciée des éleveurs pour son équilibre entre travail, viande et lait.
Attelés et rares, Quercus et Romarin ont impressionné au Salon de l’Agriculture. Ces bœufs originaire des vallées de Lourdes et de Bagnères-de-Bigorre ont bien failli disparaître mais sont maintenant valorisés grâce aux efforts des éleveurs et des associations. Aujourd’hui, environ 300 femelles sont réparties dans 45 élevages.
Un engagement quotidien pour la promotion de la Lourdaise
Fabrice Dubertrand, avec 70 mères dont 22 Lourdaise, joue un rôle majeur dans la sauvegarde de cette race. « Nous avons une petite activité maraîchère pour valoriser les bœufs », explique-t-il.
Pour préparer les animaux à l’environnement bruyant de Paris, Fabrice utilise une méthode particulière : « Nous leur mettons la radio dans l’étable pour les habituer au bruit. Ils sont aussi habitués à d’autres salons locaux. C’est ainsi qu’ils ont été sélectionnés pour représenter la race à Paris. » Cette préparation a été soutenue par le lycée agricole de Vic-en-Bigorre.
Une race qui retrouve sa place
Fabrice Dubertrand est fier de cette réussite : « Ce que nous vivons est une grande fierté. Nous avons changé le destin de cette race… J’ai proposé de valoriser autrement la pépinière de bœufs de boucherie de l’Association Nationale de la Race Bovine Lourdaise (ANRBL). »
Les paires de bœufs dressés sont de plus en plus demandées dans les Hautes-Pyrénées, l’Ariège ou le Comminges, que ce soit pour les vignes bio, le maraîchage ou même les parcs d’attractions comme le Puy du Fou, où une partie de l’équipage est composée de bœufs Lourdaise.
Cette résurrection prometteuse pourrait bien redonner à cette race d’exception la place qu’elle mérite dans l’agriculture en France.
